lundi 17 avril 2017

ROMAN : Pssica !


PSSICA
de Edyr Augusto

Date de sortie : 9 février 2017 - Prix format broché : 15€ Pages : 160 - Editions : Asphalte

SYNOPSIS : Rejetée par ses parents après la diffusion d'une vidéo intime, Janalice, quatorze ans, est envoyée chez sa tante, dans le centre-ville de Belém. L'adolescente va se familiariser avec la faune interlope de ses rues : vendeurs à la sauvette, toxicomanes et maquereaux. Mais sa beauté attire rapidement la convoitise et Janalice finit par se faire kidnapper en pleine rue. Amadeu, un flic à la retraite, s'empare de l'affaire par amitié pour le père de la jeune fille. Sur les traces de Janalice, il entame un périple halluciné en Amazonie, à la frontière du Brésil et de la Guyane française. C'est là que s'entrecroisent toutes sortes de trafics - orpaillage, piraterie fluviale, prostitution infantile et traite des blanches, le tout avec la complicité de l'administration locale. Mais arrivera-t-il à temps pour sauver Janalice de l'horreur ? 


L'AUTEUR : Edyr Augusto est né en 1954 à Belém. Journaliste et écrivain, il a débuté sa carrière en tant que dramaturge à la fin des années 1970. Il écrit toujours pour le théâtre et endosse parfois le rôle de metteur en scène. Edyr a également écrit des recueils de poésie et de chroniques. Belém, son premier roman, peinture noire de la métropole amazonienne, est paru au Brésil en 1998 et en France en 2013. Ont suivi Moscow, Nid de vipères et Pssica. Très attaché à sa région, l'État du Pará, au nord du Brésil, Edyr Augusto y ancre tous ses récits. Il a deux fils, un petit-fils, une compagne qui est actrice et deux chiens. Passionné de football, il donnerait tout pour devenir joueur professionnel.

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L'AVIS #OTAKU : Les éditions Asphalte nous proposent le 4ème roman, du brésilien, Edyr Augusto : Psicca, un roman de 142 pages denses et d’un réalisme extrêmement rude. Nous y découvrons le monde actuel et cruel des trafiquants d’êtres humains, qui alimentent les réseaux de prostitution de mineures dirigés vers Cayenne. En effet, nous découvrons Janalice âgée de 14 ans, qui est victime de son petit ami, qui a mis en ligne une vidéo de leurs moments intimes. S'ensuivent de nombreux problèmes, en effet, elle est aussi victime de harcèlement par le compagnon de sa tante qui la recueille. Elle est ensuite enlevée, en pleine rue, pour être vendue puis revendue, tout en étant droguée à la cocaïne pour être plus docile... Elle terminera après ses multiples péripéties, dans un bordel de Cayenne, soumise à des cadences infernales ! Janalice deviendra une épave, une junkie irrécupérable, sans apparence de sensibilité, ni de mémoire. De plus, le récit aborde d’autres trafics, dont celui du "fret volé" par des pirates du fleuve, qui revendent à prix cassé aux propriétaires complices, qui se font rembourser par leurs assurances. À travers ses écrits, Edyr nous montre leurs agissements d'une telle sauvagerie gratuite, tels que des cambriolages de magasins dans les îles. C'est ainsi que nous découvrons, le sort, en parallèle à Janalice, celui de Portuga, ainsi que de sa famille cruellement touchée. Cet homme poursuivra sa vengeance, remontant la piste des différents acteurs et croisant, même, au passage Janalice lors d’une fête de notables, où elle est offerte comme une marchandise aux V.I.P.. Amadeu, seul parmi tous les personnages, après bien des malheurs, s’en sortira et retrouvera un travail et l'amour. Nous croisons, d'autres types de personnages comme Prea, qui tombe sous le charme de Janalice, tentant par tous les moyens de l'a racheté au souteneur, qui lui ramène régulièrement des filles à Cayenne pour les prostituer. En outre, ce roman nous parle d'un univers cauchemardesque, tous les ingrédients sont réunis, rivalité des bandes pour les trafics, extrême violence dans la vengeance, mépris total de l’être humain ! Le tout camouflé pour la police, qui quant à elle tente de démanteler les réseaux ! L'auteur écrit à un rythme trépidant, alternant des phrases courtes et des phrases nominales, qui nous provoquent violemment comme des coups de couteau dans le dos. Les dialogues sont mis bout à bout, sans tiret, sans aucune coupure, nous procurant la nervosité vécue par les personnages, entre eux. L’auteur raconte son histoire avec un réalisme cru, sans le filtre ou expressions à sens cachées. Tout est dit, mot par mot. Une violence extrême règne dans les rapports humains, dans cette partie du globe. Pour conclure, la fiction apparaît puis laisse place à la réalité sociale brutale de Belém et des alentours. Un roman incontournable, à lire pour, comprend les différences de vies vécues dans notre monde. Un ouvrage, où, il vaut mieux avoir le coeur accroché pour se lancer à corps perdu dans ces lignes racontant une véracité que nous ne connaissons pas nécessairement. Une lecture intense. Un livre a dévoré d'une traite !


« J’ai rarement lu ça chez un auteur de roman noir, il n’y a que Peace et Ellroy qui arrivent à avoir cette brutalité. » 
Christophe Laurent, France Bleu

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